« Quand Je meurt, Suis reste »
La partie sphérique de la sculpture ‘Être au Temps Zéro’ est en bronze et comprend en son sein un espace en forme de sablier modifié(*): la partie haute du sablier est plus grande que la partie basse. Le sablier représente l’espace pour une même quantité d’énergie: la densité d’énergie qui se trouve dans la partie basse est donc plus grande que dans la partie haute. Le centre constitue le « bang » créatif.
Un processus de création demande une source d’énergie concentrée qui, une fois libérée, se diffuse dans l’espace. Un processus créatif peut se perpétuer à l’infini grâce à un cycle continu de phases de concentration-diffusion. L’instant de création, le moment zéro, n’est donc pas vide et est un moyen pour un univers de recharger en quelque sorte ses batteries.
Cette vision des choses peut donner un éclairage sur la devise « Quand Je meurt, Suis reste » (quand le « je » meurt- meurt avec un « t ») qui marque une individualisation du processus de création. Cette vision est une vision occidentale dans la mesure où les verbes sont conjugués à la personne du sujet. Ce n’est pas le cas par exemple en mandarin, langue dans laquelle les verbes sont invariables et restent donc à l’infinitif: je « être », nous « être », l’arbre « être », …
Peut-être est-il possible de voir dans cette différence linguistique, une des sources des différences philosophiques entre la Chine et le monde occidental …
(*) Source d’inspiration: espace de Minskowski.
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